Le projet JOY (Jobs Open for Youth) est une initiative du FIDA (Fonds International pour le Développement Agricole) visant à stimuler l’emploi des jeunes dans les chaînes de valeur agricoles locales et l’économie verte à travers un HUB Agribusiness. Le projet JOY s’inscrit dans le programme de création d’emploi pour les jeunes ruraux et leur autonomisation « Opportunités d’emplois pour les jeunes ruraux : soutien aux pôles agroindustriels intégrés », qui fait partie intégrante du Plan d’action pour la jeunesse rurale (RYAP) du FIDA. Il est actuellement en phase pilote dans neuf (09) pays en Afrique. Au Cameroun, le Projet JOY est mis en œuvre depuis 3 ans par un consortium dont PROCASUR est le chef de file et AGRO-PME le partenaire local d’implémentation. Il vise à créer 1250 emplois jeunes (auto-emplois, créations d’entreprises, emplois salariés) :
- 875 emplois salariés
- 375 auto-emplois
Il vise également la création d’au moins 1875 emplois indirects générés par l’accompagnement des entreprises enrôlées dans le projet.
Au mois de mars 2024, l’équipe du Projet JOY au Cameroun a reçu une mission de supervision du FIDA, dirigée par M. Brian CHIPILI, Technical Specialist, Youth Employment, ECG du FIDA, accompagné de M. Ariel HALPERN, Vice-Président de PROCASUR.
Cette 3ᵉ mission du FIDA au Cameroun avait pour principal objectif d’évaluer les progrès de la mise en œuvre du plan de travail annuel et des budgets respectifs convenus en 2023, et de veiller à ce que le projet mette en œuvre les activités de développement du HUB Agri-business en conformité et conduise à la réalisation de plus de 100 % des objectifs d’emploi direct et pour consolider la mise en œuvre des activités après la phase de développement du HUB Agri-business.
Au cours de cette mission de supervision qui s’est déroulée du 13 au 22 mars 2024, l’équipe de la mission a interagi avec diverses parties prenantes, notamment les jeunes bénéficiaires, les entreprises partenaires, les institutions gouvernementales et les organisations de soutien à travers les quatre bureaux de liaison du projet à Yaoundé, Douala, Njombé et Nkongsamba.
Visite de Green Food Ltd
Visite du Groupe EMAK FISH SARL à Yaoundé
Visite de l’entreprise les P’tits plats de Carla à Douala
L’un des premiers constats de l’équipe de mission de supervision est que le projet JOY au Cameroun a obtenu des résultats significatifs dans la création d’opportunités d’emploi pour les jeunes ruraux. D’après les systèmes de suivi et d’évaluation du projet et l’appréciation lors des visites sur le terrain, des entretiens et des focus groups, la création globale d’emplois s’élève à 1 374 jeunes placés en emplois, dont 837 emplois salariés et 537 auto-emplois.
M. Brian CHIPILI, le représentant du FIDA, s’est dit satisfait des réalisations du projet JOY au Cameroun en termes de création d’emplois pour les jeunes. Toutefois, quelques points d’amélioration ont été mis en évidence, notamment la priorisation de la jeunesse rurale dans le soutien et l’accompagnement des jeunes, le renforcement de l’inclusion des femmes et de la protection sociale, l’amélioration continue des conditions de travail en entreprise, la priorisation des entreprises présentant un fort potentiel de création d’opportunités d’emploi pour les jeunes ruraux, etc.
Au cours de la mission de supervision du FIDA dans le cadre du projet JOY au Cameroun, 15 entreprises ont été visitées dans divers endroits, notamment à Njombé, Mbanga, Nkongsamba, Melong, Nkapa, Yaoundé et Douala. Ces entreprises représentent un large éventail de secteurs, tels que l’agriculture, l’élevage, la gestion des déchets, la transformation des aliments, la boulangerie, la restauration, la fabrication et la maintenance des équipements agroalimentaires.
Les entreprises visitées ont employé collectivement 142 jeunes, avec un accent particulier sur l’inclusion des femmes. Sur l’ensemble des jeunes employés, 52 sont des femmes, ce qui représente environ 37 % de la main-d’œuvre. Les entreprises ont également fait des efforts pour intégrer les groupes vulnérables, tels que les personnes déplacées internes (PDI) et les personnes handicapées.
Les entreprises ont adopté divers modèles d’emploi, notamment l’emploi direct, les stages, l’apprentissage, et les périodes d’essai avant emploi. Certaines entreprises, comme SO.COOP. OSAMB, ont mis l’accent sur la formation des jeunes aux métiers verts, tandis que d’autres, comme EMAK FISH SARL, ont combiné l’élevage et la production agricole avec la formation technique et professionnelle, et d’autres telles que AGRIBIOCAM, mettent un point d’honneur sur la création d’emplois verts pour les femmes.
Les entreprises visitées jouent également un rôle crucial au sein de leurs chaînes de valeur respectives. Par exemple, GIC JADMAC sert de fournisseur pour l’industrie de la restauration, tandis que GIC ANT fournit des poussins d’un jour aux jeunes éleveurs. Certaines entreprises, comme TREE GREEN LAND, agissent en tant qu’agrégateurs, soutenant d’autres entreprises dans leurs opérations.
Pour traduire les recommandations de la mission en actions concrètes, l’équipe du projet devra élaborer un plan d’action complet, axé sur le renforcement du système de suivi et d’évaluation, la normalisation des services des bureaux de liaison, l’intégration des emplois verts et de la durabilité environnementale, le renforcement de l’inclusion des sexes et de la protection sociale, la mise en place de mécanismes de gestion des connaissances, et l’élaboration d’un plan de durabilité pour les bureaux de liaison.
Le projet devrait également s’engager activement dans des initiatives de partage des connaissances et de collaboration entre les parties prenantes, telles que la participation au Forum d’apprentissage et de réflexion organisé par le FIDA au Rwanda et la diffusion des enseignements tirés par le biais de diverses plateformes.